notre humus

Les éditions des collemboles sont nées du désir d’entrelacer. Entrelacer les sciences humaines ou sociales et l’art autour des invisibles, autour des marges (stigmatisées, revendiquées, agissantes…) et des replis de nos sociétés. Ces livres sont nés du besoin d’être dans le concret, dans la matière, dans les tout petits liens… humus du social et du culturel.
Faire dialoguer les sciences humaines et sociales avec des formes artistiques, avec la littérature comme avec l’image, c’est jouer des mises en regard, des jeux de reflets – de la réflexion, au sens premier du terme. Lier sciences humaines et sociales, arts de l’écriture et arts de l’image, c’est renouveler à la fois ces sciences et ces arts.
Les éditions des collemboles veulent faire des livres avec soin : soin aux humains, soin aux matières, aux textures, à l’esthétique. Faire de beaux objets, durables, écologiques et équitables.
Les éditions des collemboles veulent faire des liens de sens et des liens sociaux, autour du livre, pour participer de la recomposition des mondes, des utopies et des naufrages, des effondrements et des reconstructions, des créations, des liens tissés dans la transition écologique et humaniste.

Foisonnement, hybridations, métissages, explorations, expérimentations autour du livre. Tout cela est forcément politique. Non au sens partisan, mais au sens de l’implication dans le débat social, au point de rencontre des recherches « sociales », des recherches écologiques et de l’art. L’avenir nous semble être à leur entrelacement.

L’idée, simple, utopiste diront certains, essentielle nous semble-t-il, est de faire des livres éthiques et écologiques. Il n’est pas dit que nous y parvenions tout de suite, il n’est pas garanti que nous fassions mouche à tous les coups. L’idée est de se remettre en question sans cesse, de s’inscrire dans la recherche tant sur le fond que sur la forme.
Nous faisons le choix de ne pas publier en ligne, car nous savons que le stockage d’informations virtuelles pollue énormément… et nous ne voyons donc pas bien en quoi il apporte un « mieux » que l’objet-livre. Le livre, objet durable, est transmissible, sans alourdir son bilan carbone, de génération en génération ! Fait de matières, il stimule autant les sens que le sens.
Nous tenons par ailleurs à la dimension artisanale du livre. D’où le choix du papier graveur en couverture, et de la gravure dès que possible : ils nous inscrivent dans une histoire, celle des savoirs-faire… un peu à contre-courant de la dématérialisation galopante du réel. Il nous semble que ce papier, et son grain, et sa coloration, et ses reliefs gravés, parlent mieux à la sensibilité du vivant qui est en nous.