Un nouveau-né aux éditions des collemboles !
” A tâtons”, le récit de Julie Banzet, accompagné des sculptures de Pascale Coutant (photographiées par Denis Mauplot), parait le 15 décembre.

Cheminer à tâtons dans la métamorphose. Dans nos métamorphoses.
La métamorphose, ici, c’est celle de Madeleine, qui voit son quotidien ruiné, ses souvenirs recomposés, ses repères bouleversés,par la maladie d’Alzheimer. Devenir autre, rester la même. Être au monde, toujours changeante.
L’autre métamorphose, c’est celle de la narratrice, Camille, sa fille, qui chemine à ses côtés.
Il y avait un avant, une histoire, deux femmes, une affection. Et la maladie bouscule tout, avec ses doutes, ses éreintements logistiques et affectifs, ses absurdités burlesques ou tendres.
A tâtons, c’est l’histoire de cette métamorphose vers une autre façon de s’aimer, d’être au monde ensemble, dans ce qui en nous n’est pas délimitable, n’est pas réductible à une étiquette, à une identité figée.

Alors, c’est l’histoire de nos métamorphoses à tous et toutes : dans les moments où la vie nous chavire, quand ce qui nous paraissait immuable et sûr s’effondre, que devenir ? Comment continuer à avancer ? Comment construire un monde où se déploient, changeantes, nos manières d’être vivants ?

Pour comprendre ce qui se passe pour Madeleine, alors que les mots s’effacent, Camille cherche des traces, des indices. Elle essaie d’imaginer ce que peut être cette rudesse de corps et d’âme. Elle se confronte à ce qui toujours nous échappe de nous-mêmes, du monde, de l’autre qui se transforme.
Les mots changent, virent, les mots rient ou pleurent, les mots palpent ces espaces en nous et en l’autre qui ne sauraient être figés, qui ne sauraient même être connus. Ces espaces d’étonnement, d’indicible, ces espaces de métamorphose au creux de l’instant ouvrent des échappées belles, des chemins de traverse. D’autres façons de se regarder, de s’aimer, de se reconnaître dignes contre ce qui écrase et simplifie.
Rejoignant tant de voix qui affirment, chantent, et réinventent le monde (dans leurs combats décoloniaux, féministes, dans les questions de genre, dans les luttes pour sortir des indécences économiques, sociales, environnementales), il s’agit d’inventer et réinventer toujours de nouveaux espaces de tâtonnements. Le récit intime A tâtons devient transversal. Il nous parle d’un quelque chose de commun aux divers endroits de L’Humanité.
L’imagination poétique devient imagination politique.

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